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Les 13 conseils photo de Tony Ray-Jones

Table des matières

Les 13 conseils photo de Tony Ray-Jones

Cette semaine, je me suis arrêté pour prendre quelques photos sur la place des Quinconces à Bordeaux.
Les stands de la quinzaine des antiquaires se construisent. Les planches, les toits et les charpentes sont arrangés sur le sol, prêt à l’assemblage.
Tout cela est très graphique, et je suis descendu du tram pour tenter quelques clichés.
Ce n’est pas la première fois que je m’essaye à ce thème géométrique.
Les angles formés par le bois, l’ampleur du dispositif incitent à produire quelque chose.

Mais, voilà, je n’en sors jamais rien !
C’est plat !
Normal, tout git au sol.
Pas de contraste,
pas de personnages ou très peu,
pas d’action,
pas d’intérêt,
Un arrière-plan à ch…,

Poubelle.

J’imagine que vous ressentez aussi ce sentiment de déception devant vos images.
Pourtant le sujet semblait s’y prêter…

Le pire moment

Le pire arrive lorsque l’on inflige à sa famille ou ses amis, une attente interminable, le temps que l’artiste compose.
Surviens toujours, ou l’un d’eux vous demande avec un brin de malice :
– Tu nous montres tes photos ? 

Sentez-vous l’angoisse ?

C’est horrible !
 
Vous n’avez fait que de la m…. .


De plus, vous allez devoir justifier chaque échec :
– Oui, alors là, le type s’est tourné au mauvais moment…
– Dommage, la vieille dame ne se voit pas avec cet arrière-plan chamarré
– C’est flou, la vitesse était un peu lente. Normal, je suis en priorité ouverture…
– Ben je ne sais plus trop ce que j’ai voulu faire…
 
Vous tentez de couper court avec la meilleure des formules :
– Bon, apéro ?
 
Ouf !
La discussion passe sur autre chose.
 
Pourquoi tant d’échecs ?
Pourquoi ne parvenons-nous pas à nous concentrer sur les basiques ?
Pourquoi déclenchons-nous toujours lorsque le personnage a tourné le dos ?
Pourquoi s’enfuir comme un voleur, une fois qu’une unique image est faite ?
 
Sommes-nous les seuls à qui cela arrive ?
 
Non, je vous rassure…

Voici ce que disait Tony Ray-Jones à son ami Meyerowitz :
 
Il faut que l’on continue à travailler. On ne peut pas laisser cette merde qu’on produit nous tirer vers le bas.
Tony Ray-Jones
 
Je vous présente le personnage.
 

Qui est le photographe Tony Ray Jones ?

Je pourrais vous présenter un résumé de sa fiche Wikipédia.

Vous dire qu’il est né en 1941, en Angleterre, enfant précoce, il poursuit ses études à l’école de peinture de Londres.

Je pourrais ajouter qu’il décroche à 19 ans une place à l’université de Yale !

Ensuite, Tony Ray Jones écoute les cours du célèbre Alexey Brodovitch au Design Club qui se tenait dans les studios de Richard Avedon.
Pour finir, il sillonne les rues de New York avec ses deux copains Meyerowitz et Winogrand.

Pas mal, non ?

De retour en Angleterre en 1965, il documente les différentes strates sociales et la culture de son pays avec un œil neuf et plein d’humour.

Mais, je préfère vous faire entrer dans son univers au travers de ses photos.
Tous les plans, pourtant complexes, s’assemblent à merveille.

Ramsgate, Kent, 1968 Tony Ray-Jones
Bacup Coconut Dancers Band,-1968, Tony Ray-Jones
The City, London-1967, Tony Ray-Jones

Convaincu ?

Des archives de Tony Ray Jones sont parvenues jusqu’à nous.
Notamment, une feuille de son calepin liste une série de préceptes à suivre.

Avant de les égrener, je vous propose de nous arrêter sur une réflexion de Martin Parr, grand fan de Ray-Jones concernant cette page.

 C’est presque comme un manifeste qu’il a écrit.

Martin Parr

C’est dans la vidéo ci-dessous (minute 04:45). Vous pouvez activer la traduction automatique à l’aide de la roue crantée.

Un manifeste ?
Creusons un peu le sujet.
Voulez-vous me suivre ?

Conseils photo de tony Ray-Jones ou manifeste ?

Manifeste…
Houlala le grand mot !

Un peu de définitions :
Conseils photo, règles, contraintes, manifeste, quel que soit le terme employé, c’est une profession de foi autour d’un concept, d’une idée ou d’une vision.

Ce sont certainement les choses les plus difficiles à saisir et à caractériser, mais ils donnent un axe, une « couleur » à votre travail.

L’histoire de la photographie en compte plusieurs.

Le Manifeste du Groupe f/64 (1932)

Un groupe de photographes américains, dont les plus célèbres comme Ansel Adams et Edward Weston, créa ce manifeste.
Ils prônaient l’utilisation de vastes profondeurs de champ et de négatifs de grand format pour obtenir des images extrêmement détaillées et nettes.
Le nom « f/64 », vous le savez, vient du réglage d’ouverture le plus petit sur leurs boitiers, qui permettait de gagner cette profondeur de champ étendue.

Le Manifeste du Surréalisme (1924)

C’est chez nous celui-là.
Bien que ce manifeste ne soit pas exclusivement photographique, il eut une influence majeure sur de nombreux photographes.
André Breton, le père du surréalisme, a encouragé l’exploration de l’inconscient et du rêve dans l’art.
Des artistes comme Man Ray et Maurice Tabard ont utilisé des procédés tels que la solarisation et la double exposition pour concevoir des images surréalistes.

Le Manifeste du New Topographics (années 1970) :

Plus proche de nous, le New Topographics était un mouvement photographique qui cherchait à documenter l’impact de l’urbanisation et de l’industrialisation sur le paysage américain.
Les photographes de ce mouvement exploitaient souvent des boitiers grand format ainsi que des techniques de prise de vue objective pour créer des visions qui reflétaient la banalité et la monotonie des perspectives urbaines et suburbaines. Les représentants les plus connus de ce courant sont Robert Adams, Lewis Baltz et Stephen Shore.

Pour la street photography ?

Je n’ai rien trouvé sauf le bouquin de Jean-Christophe Bechet qui tente une définition qui va bien au-delà de l’authenticité, la spontanéité, le contexte et l’anonymat.

Voilà certainement ce qui nous manque, à moins que l’on n’arrive pas à cerner et décrire le processus photographique qui nous anime.

Or, nous en avons besoin.
Il permet de délimiter les idées, les valeurs ou les objectifs que vous suivez.
C’est un cadre utile afin de ne pas se disperser, affirmer une marque à vos images.
Elles seront reconnues avant de lire votre nom.

C’est en ce sens que les notes à suivre de Tony Ray-Jones constituent presque un manifeste de photographe.
Presque ?
Le manifeste ne peut pas se contenter de dimensions techniques et éthiques. Les idées et les concepts doivent y trouver leurs places.

Ainsi pour les New Topographies, le grand format et les pratiques de prise de vue objective en font partie, mais la notion d’aborder la monotonie et la banalité des banlieues est plus importante.

De même, le groupe «f/64» rejetait les tendances pictoralistes de l’époque et recherchait à capturer la réalité dans ses moindres détails.
L’utilisation de l’immense ouverture est la conséquence et non la cause.

Ici, même si nous pouvons lire entre les lignes les dimensions artistiques répercussions de ses choix, elles ne sont pas franchement évoquées.
Voilà bien l’histoire de ce « presque » à mon sens.

Trêves de réflexion !

On s’en inspire ?
Alors Go !

Les conseils photo de Tony Ray-Jones

Conseils photo de Tony Ray-Jones

1. Soyez plus agressif (Be more agressive)

Vous vous doutez bien qu’il ne s’agit pas de chasser des gants de boxe et taper à tout-va.
Quoique…
La manière de photographier de Bruce Gilden apparaît assez « intrusive », même agressive.

Sans aller jusque-là, personnellement je m’y refuse, immergez-vous dans la foule.

Ne craigniez pas ce que l’on vous dira.
Au pire vous effacez les clichés, bien que le seul fait d’expliquer la démarche apaise souvent les tensions.

Ne réfléchissez pas trop à ce que vous captez.
Déclenchez et réfléchissez après.


Le moment reste trop fugace pour philosopher !

Columbus Day Parade New Haven-1964, Tony Ray-Jones

2. Parlez aux gens (Get more involved (Talk to people))

Passé le premier déclenchement, Tony Ray-Jones vous invite, avec ce conseil photo, à entrer en contact.


En street photo, la discrétion assure la capture du moment sans la perturbation due par le photographe.
Mais ensuite, rien ne vous oblige à vous échapper.

D’ailleurs, vous le savez bien, sur les marchés le photographe se fait régulièrement chambrer par les commerçants.
Vous échangez quelques mots et quelques rires.


Pourquoi ne pas aller plus loin et s’intéresser à la personne?

Qui est-elle ?

Connait-elle bien le coin ?
Habite-t-elle ici depuis longtemps ?
Qu’est-ce qui a changé ?
Cela vous laissera des anecdotes bien au-delà de la photo.

Par exemple, j’ai le souvenir d’avoir rencontré la concierge de Johnny Halliday.


Lors d’une balade à Paris, je tombe sur un mur avec des graffitis à destination de Johnny.

Je prends quelques clichés et une dame avec son balai vient à ma rencontre et m’explique que Johnny réside ici et me relate quelques détails sur la barrière qu’il avait du mal à ouvrir.

Je vous raconterais cela, un jour, devant une bière…

Eastbourne Carnival, East Sussex, 1967 Tony Ray-Jones

On attaque les autres conseils photo ?

Alors on y va !

3. Restez sur le sujet. Soyez patient. (Stay with the subject matter, (Be patient))

Ce que l’on peut traduire par la sentence courante du milieu de la photo : « Tournez autour de votre sujet ».
Conseils photo bien connu !

Une fois votre premier cliché fait, dans bien des cas vous avez intérêt à demeurer dans le coin afin de voir ce qui va se passer.


Par exemple, l’action se rejoue ou une autre attitude, gestuelle ou l’arrivée d’un premier plan vient compléter la scène.

Dans ce dernier cas, l’utilisation d’un viseur optique reste un vrai plaisir afin d’observer ce qui va entrer dans le cadre.


Vous pouvez aussi tourner physiquement autour du sujet afin d’éliminer un arrière-plan ou gagner une meilleure lumière et peut-être même dégoter un nouveau thème.

New Haven Barbershop-1963, Tony Ray-Jones

4. Simplifier vos images. (Take simpler Pictures)

Je vais faire fort sur ce blog !
Je cite Léonard de Vinci.
Oui, le grand Léonard.

La simplicité est la sophistication suprême.
Léonard de Vinci

Et il n’est pas le seul, Saint-Exupéry résume très bien le propos :

La perfection est atteinte, non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais lorsqu’il n’y a plus rien à retirer.
Saint Exupéry

Dans vos compositions, éliminez toujours et encore, tout ce qui n’apparaît pas utile.

Attention, à force de vous concentrer sur le thème, vous finirez au 300 mm à F/1.8 pour un énorme flou d’arrière-plan.
Très bien pour de la fashion, mais en photo de rue, le contexte demeure aussi important que le sujet.


Butlins Holiday Camp, Clacton on Sea, 1968, Tony Ray-Jones

Conseils photo suivant ?
En route !

5. Regardez si l’arrière-plan sert le sujet. (See if everything in background relates to subject matter)

Et bien tiens !
On en parlait juste au-dessus !

À titre d’exemple, je vous propose le skate park sur les quais de Bordeaux.

Il est situé entre la route et le bord de Garonne.
La balade traditionnelle consiste à longer le fleuve et profiter de sa fraicheur et de l’éloignement des voitures.

Classiquement vous photographiez les figures de style depuis ce côté.

Et bing !

Vous avez en arrière-plan tous les immeubles du front de Garonne.
Ils apparaissent magnifiques mais le sujet se noie entièrement avec l’arrière-plan à moins de se coucher.

Pourtant, si vous tourniez autour de ce skate park et que vous preniez vos images côté route, vos skateurs se détachent sur un ciel complètement dégagé par la présence du fleuve.

En revanche, sur d’autres situations, l’arrière-plan sert le sujet.


Quoi de mieux que cette image !

Beauty contestants, Southport, Merseyside, 1967, Tony Ray-Jones

6. Variez davantage les compositions et les angles (Vary compositions & angles more.)

Maintenant que vous restez avec le sujet (cf. point 3), vous avez réalisé une ou deux compositions classiques.
Sympa mais déjà vu non ?
C’est le moment de varier les angles ainsi que les distances.
Baissez-vous, levez votre appareil au-dessus de votre tête.
L’endroit voulu n’est pas accessible ?

Faites un cliché au jugé à bout de bras.
Tout est bon !
De même, n’hésitez pas à inclure des poteaux, des vitres, des fils électriques, des premiers plans, cherchez les formes et les liens.
Regardez certaines images de Friedlander ou de la photographie japonaise; il reste beaucoup à faire.


Le moyen le plus simple pour y arriver ?
On en parle au point suivant.

Puerto Rican parade, New-York City, 1964, Tony Ray-Jones

Nous voilà à mi-parcours des conseils photo de Tony Ray-Jones.
Vous me suivez toujours ?

7. Soyez plus conscient de la composition (Be aware of composition)

-Simplifier vos images
-Regarder si l’arrière-plan sert le sujet
-Variez davantage les compositions et les angles

Tony Ray Jones en remet une couche avec : soyez plus conscient de la composition.

Tout se passe trop vite, surtout lorsque l’on débute.
Impossible de prêter attention à tous les détails comme un arbre derrière une tête ou des pieds coupés.

Avec le temps et l’expérience, vous sautez à l’étape suivante : porter une vigilance accrue à la structure de votre scène.
À peine l’œilleton trouve votre regard, vous décalez légèrement l’axe pour inclure ou non tel élément, découvrir une ligne, une lecture à l’image.

Tout va très vite, trop vite.

Énormément de ratés.
Normal

Certainement le point le plus long à sentir.

« Sentir » : dans ce moment très court, juste avant le déclenchement, impossible d’entamer une réflexion sur le sexe des anges !
On sent la photo comme ça.
C’est tout…
La meilleure méthode pour travailler la composition ?
– L’étude de vos images
– La lecture et l’analyse de bouquin photo.

Si vous avez quelques fifrelins de trop, regardez du coté du bouquin « Tony Ray Jones ».
Et si vous avez les poches pleines, une édition originale de « Day off : An English journal » peut devenir le clou de votre bibliothèque.

Bournemouth,-1969 Tony Ray-Jones

8. Arrêtez de prendre des photos ennuyeuses (Don’t take boring pictures)

Mon disque regorge de ce type de clichés.


Par exemple, l’image de la super petite mamie avec son chien mais prise à 20 m de distance.

Le toutou possède une taille inférieure à 0,5 mm sur le positif. La grand-mère est tellement loin que l’on a du mal à lui donner un âge.

J’ai le souvenir d’avoir shooté 30 photos d’un paille-en-queue dans le ciel avec un 28 mm.

Résultats : 30 points dans le ciel.

Souvent, cela provient de la représentation mentale du moment versus le résultat sur le papier.

Vous imaginez prendre une photo, mais le résultat apparaît bien différent.

Ce n’est pas grave docteur !

Nous y passons tous.


Comment se corriger ?

Après les deux ou trois shoots instinctifs, se poser, et étudier calmement la situation.

Regents Park, London, 1969, Tony Ray-Jones

9. Rapprochez-vous (avec un 50 mm) (Get in closer (use 50 mm))

Tony Ray-Jones aurait-il lu Capa ?
Un conseil dans la droite ligne du maitre du reportage.

Abandonnez le zoom.

Essayer de déterminer votre distance de confort.

Celle, où instinctivement, vous vous rapprochez au plus du sujet sans grande appréhension et qui correspond à votre vision de la scène.

Votre focale principale en découlera.


28 mm du genre William Klein.
35 mm comme de nombreux photographes de rue.
Ou alors, plus 50 mm comme Cartier Bresson ?

Three elderly males relaxing in chairs, 1968 Tony Ray-Jones

10. Attention au flou de bougé : 1/250 ème de seconde ou plus (Watch camera shake (Shoot 250 sec. or above))

Ce point nous permet de revenir au manifeste.


Tony Ray Jones fait le choix d’une photo nette.

D’expérience, il ne veut pas d’une vitesse de prise de vue plus lente que 1/250 sec. avec son 50 mm.

Il est tout à fait possible d’adopter une option inverse !
Le choix d’une pose lente est tout aussi possible.

Bacup coconut dancers, 1968 Tony Ray-Jones

11. Ne shootez pas trop (Don’t shoot too much)

Les moments et la lumière sont fugaces en photo de rue.


Notre soleil malicieux adore se cacher lorsque l’on désire shooter.
Il prend tout son temps pour revenir brièvement et redisparaitre.

Rien ne sert de courir et shooter à tout va !

Votre appareil allumé attend dans votre main.
La scène se présente.

Pas de rafale, une seule image sera la bonne.

En shootant sans arrêt, vous possédez toutes les chances de capturer le moment avant ou après.

Mais pas le bon.


Dommage !

Dickens Festival, Broadstairs, 1967, Tony Ray-Jones

12. Pas toujours à hauteur des yeux (Not all eye level)

Aucune excuse avec les nouveaux boitiers.

Les écrans orientables permettent, même au plus vieux, de maitriser la composition pour les angles les plus extrêmes.
Ras du sol, à la hanche, au-dessus de la tête ou à bout de bras, vous devez envisager tous les perspectives possibles.

Par exemple, se baisser et travailler en contre-plongée offre la possibilité d’éliminer un arrière-plan et de donner un peu de grandeur au sujet.

Et sans s’allonger par terre au grand bonheur de la propreté de mon pantalon.
Même sans aller jusque là, la visée ventrale possède bien des bénéfices comme nous en parlions dans l’article « Pourquoi j’utilise la visée ventrale »

Great Yarmouth, 1968, Tony Ray-Jones

13. Ne restez pas à mi-distance de la scène (No middle distance)

Le placement est une question récurrente en street photography.

Plus à droite, plus à gauche, plus près, observer la chorégraphie de Cartier Bresson est particulièrement éclairant dans cette difficulté à choisir son placement.

Ici Tony Ray-Jones veut faire un choix.
– Soit, tu rentres dedans
– soit, tu cadres large
Mais choisis :
– pas de demi-mesures
– Affirme ta position

Les 13 conseils photo que Tony Ray-Jones a pris soin de noter sur son calepin vous sont connus.
Il est temps de s’armer de courage et de les mettre en pratique.

Vous me suivez ?
Je vous invite à bâtir le plan de bataille.

Conclusion

Soyons clairs pour commencer.
Certains conseils photo vous étaient certainement connus.
Par exemple, «  Rapprochez-vous (avec un 50 mm) » vous rappelle furieusement Robert Capa et sa célèbre sentence :

Si vos photos ne sont pas assez bonnes, c’est que vous n’êtes pas assez près.
Robert Capa

Allons plus loin et classons les conseils en trois groupes

Résumé des conseils photo de Tony Ray-Jones

La relation au sujet

– 1 Soyez plus agressif
– 2 Parlez aux gens
– 9 Rapprochez-vous avec un 50 mm
– 13 Ne restez pas à mi-distance

C’est décidé.

Vous vous bougez et vous plongez dans la foule !

Pas de demi-mesure, regardez vos images, il manque toujours 2 ou 3 pas qui feraient la différence.
Trouvez votre distance comme il est expliqué dans les ebooks et faites-vous violence pour entrer en contact après avoir capturé quelques clichés.

La composition

– 3 Restez sur le sujet. Soyez patient.
– 4 Simplifiez vos images
– 5 Regardez si l’arrière-plan dessert le sujet
– 6 Variez davantage les compositions
– 7 Soyez plus conscient de la composition
– 8 Arrêter de prendre des images ennuyeuses
– 11 Ne shootez pas trop
– 12 Pas toujours à la hauteur des yeux

Lorsque je regarde le résultat d’une journée photo, je me dis que je devrais plus souvent écouter Tony !

Attendre et être patient, faire attention à son arrière-plan, faire simple et pertinent.

Ce n’est pas parce que l’on a un boitier dans les mains que vous deviez shooter tout et n’importe quoi.

La technique

– 10 Attention au flou de bougé 1/250 sec. minimum

Classer les conseils de Tony Ray Jones permet ce constat :

Laisser tomber la technique

Sur 13 points, un seul concerne les réglages ou le matériel.
Juste : pas de flou de bougé. 1/250 sec. minimum.

J’élimine le choix du 50 mm car je pense que ce choix se justifie par sa distance privilégiée.
Il doit être à l’aise pour une distance comprise entre 5 à 7 mètres.

La technique est nécessaire pour obtenir une bonne exposition. C’est de plus en plus facile avec nos boitiers modernes.
La mise au point n’a plus rien à voir avec les années 70 ou l’autofocus faisait partie de l’imaginaire de la science-fiction.
De nos jours, l’appui sur un bouton la mise au point instantanément.

Cessons de regarder les performances bien souvent bien inutiles comme le suivi du vol d’un avion avec le 35 mm du nouveau Fuji X100VI.
Pour Tony Ray Jones c’est : 1/250 et basta…
Pour d’autres c’est : mets-toi à f/8, et soit là [https://streetphotographie.fr/hyperfocale/]

Au boulot

Tout comme moi, j’image que ces conseils, nous nous les répétons à longueur de balade et pour tant nous tombons toujours dans les pièges que la ville nous tend.
Cela ne va pas être facile mais le jeu en vaut la chandelle.
Regrouper et condenser les principes du maître anglais synthétise sa pensée :

Plongez dans la rue
Patience, arrière-plan, faire simple et pertinent
Laisse tomber la technique

Derrière ces trois bouts de phrases, nous connaissons très bien ces 13 points, et je suis certain que vous êtes capable de les retrouver !

Alors vous passez à l’action ?
Prochaine sortie, vous partez de chez vous avec ça dans la tête ou écrit dans votre main.

De retour à la maison, lors de l’éditing, vous jugez votre prestation à l’aune des 13 conseils de Tony Ray Jones.

Les indications de Tony Ray Jones sont souvent considérés comme des principes fondamentaux de la photographie de rue, mais ils ne conviennent pas nécessairement à tout le monde.
Quels sont les conseils que vous trouvez les plus utiles ou les plus pertinents pour votre propre pratique photographique ?
Y a-t-il des conseils que vous avez choisi d’ignorer ou de modifier pour mieux répondre à vos besoins ?

1 commentaire pour “les 13 conseils photo de Tony Ray Jones”

  1. Bonjour,
    Je vous remercie pour la qualité de ce que vous proposez pour les photographes de rue, amateurs, comme moi (ou non)…et je me retrouve comme beaucoup lors de l' »éditing » …quel vilain mot, à me dire « qu’est-ce que tu cherches à raconter à travers tes photos? malheureusement, souvent pas grand choses!!!
    Cependant c’est un grand bonheur de déambuler dans les rues, à prendre le pouls du monde heureux (ou non) qui nous entoure et d’en faire partie.
    Je vais m’inspirer de ce manifeste en me disant qu’essayer de le suivre est en soi une petite victoire…promesse peut-être de grande satisfaction.

    Merci pour vos publications et votre humour que je retrouve dans vos billets parfois.
    En toute amitié.
    Laurent

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